Fils de Jean Alexis et de Marie Constance RUAULT, Joseph Constant ALBERTEAU nait le 27 avril 1886 à Bretignolles (79). Il devient agriculteur, épouse Radegonde FAZILLEAU le 17 octobre 1910 à Chiché (79) et 2 filles naissent peu de temps après cette union, Renée en 1911 et Marie Josèphe en 1913. Il a les cheveux châtains, les yeux bleus, mesure 1.61m et a un degré d’instruction niveau 3.
Joseph Constant est un cousin de mon arrière grand-mère Eugénie Ester Honorine ALBERTEAU…
Alors, pourquoi cet article ?
Au hasard de mes allées et venues sur le net, mon moteur de recherches m’indique un lien vers le blog de Monsieur Jacques MIMAULT, petit fils de Joseph et Radegonde… Et là je découvre des lettres datant de 1914 et 1915 recopiées à l’identique.
De l’émotion pure, des mots simples, des tracas du quotidien à la ferme mais aussi celui des soldats, de l’amour dit avec beaucoup de retenue, avec pudeur même … se dégagent de ces lettres.
J’ai choisi de ne publier que des extraits de certaines d’entre elles, avec l’aimable autorisation de Mr MIMAULT. Si vous souhaitez les lire dans leur intégralité, je vous invite à vous rendre ICI
« Ma chère petite femme,
Je viens ce soir te dire un peus ce qui ce passe. Nous somme encore à Parthenay. Nous sommes finis d’habiller ce soir et nous ne savons quand nous partons. Nous sommes point malheureux pour le moment.
Je suis en bonne santé. Je vous souhaite que ma présente vous trouve comme elle me quitte.Tu diras bonjour à la Berthomelière à ma place dans un mot. Tu embrassera toute la famille à ma place.Je finis en t’embrassant de tous mon cœur. Oublit pas Néné et ma petite Marie.
Joseph »
Mercredi 28 octobre (1914)
« Mon cher Petit Joseph,
Je viens ce soir m’entrenir un petit moment avec toi que j’espère que tu soie toujour en bonne santé et toujour trenquille. Voilà 2 jour que je n’ai pas de lettre et j’ai entendu dire par un et par l’autre que vous allier aussi vous autres partir pour le Nord rejoindre tous le 9ème corps qui y sois dejas rendu. Cela m’inquiète beaucoup mes enfin que veut–u il faudras toudemême l’acepter de bon cœur et Priez toujour le Bon Dieu en fin qu’il te conserve toujour et jusqu’à la fin de ta campagne et que tu revienne auprès de ta chère petite femme et tes filles qui t’attende avec tan d’amitiez et tan d’impatience mes espère toujour qu’un jour nous nous rassemblerons et pour être heureux le reste de notre vie.
Nous avons rien de nouveau à te communiquer Nous avons eu un peut d’eau mes point encore sufisament mes les terres se rafraichises cemmeme un peut. Nous allons peut-être en avoir pour 8 jour après la Toussaint. Il y en aura beaucoup qui ne seronts pas si avanver que nous. Toute la famille t’embrasse bien fort et Elise te souhaite bien le boujour et Ta chère Petite femme qui te voudrais bien auprès de moi pour te conter toutes ces peines mes esperont que cela viendras Bientôt. Entanden (en attendant) je t’embrasse bien fort ainsi que tes deux chérie petite fille qui T’aiment et qui t’embrassent mille et mille fois et qui te souhaitent unes bonne senté mon cher Petit.
Ta chère Petite femme qui T’embrasse encore une fois de plus et qui ne t’oublie pas un instant.
Radegonde Alberteau. »
Sainte Geneviève le 7 N. 1914 (novembre)
« Ma chère Petite femme,
Je viens vivement répondre à ton aimable lettre. Je suis heureux de savoir que vous n’êtes pas trop en retard pour faire les blès. Si vous finissez que huit jours après la Toussaint, vous ne serrez pas trop en retard et si le temp est le même que à Sainte Geneviève, les choux doivent pousser à vut d’oeil. Je n’ait pas reçut ta carte mandat encore serai-ce que vous n’avez pas bien mis l’adresse. Aurriez-vous pas mis au 114ème quelquefois. Enfin j’espère qu’il viandrat. (…) Nous sommes toujour tranquil et pas malheureux et en bonne santé. Je vous souhaite que vous en soyer ainsi. Bonjour aux amis sans oublier ma petite Elise qui ne m’oublit jamais.Je finis en t’embrassant du fond du coeur et embrasse toute la famille à ma place et n’oublie pas mes deux fillettes.
Aurrevoir ma chère Petite.
Ton mari qui t’oublieras jamais. »
La Moinie, le 18 novembre (1914)
« Mon cher Petit Joseph,
Je fais réponse à ta petite lettre que j’ai reçut ce matin avec plaisir et surtout te voir en repos et de retour à Mylery et tu me dis que tu était auprès d’un bon feu. Il me semble que tu devais te trouver heureux car tu ne vairas point du feu tous les jours. Si cela continuer seulement jusquau bout malgré le temp qui parrais bien long. L’on patientera encore avec plus de patience. (…) Je te dirais que nous avons un temps qui commence à être pas chaud aussi nous. Mes ce qui me fais bien songer encore davantage à vous tous mes pauvres amis car nous, nous pouvons encore nous chauffer quand nous avons froid. Mes vous, ce n’est plus la même chose. Il ne faut pas ce conter sur le feu ni les bons lits que nous avons et je t’assure que tous les soirs je me maudi d’être si bien coucher et vous, vous voir sur une petite couche de paille. Encore, si vous en saviez toujours, mes non. Comme ce pauvre Stanisla, de ce temps là, qui demeure dans ces tranchées, a vraiment, j’y songe continuellement.
Voilà deux jour que nous avons de forte gelées blanches. Nous avons labourer depuis qu’il ont terminer les enblaisons. Le petit patis les versaires au no et la noue à l’Ane, à présent les voilà tranquille. Pour quelleques jour Papa vas pouvoir se reposer. Cela le trenquilise beaucoup.
Aurevoir mon cher amis et je t’embrasse bien fort. (…)
Radegonde qui songe continuellement à son cher Joseph. »
Sainte Geneviève le 25 N. 1914
« Ma chère Petite femme,
Deux mots ce matin pour te dire que nous avons un temps dure et un peu de neige ce matin. (…)Je suis en bonne santé et pas malheureux. Je suis heureux de savoir que tu te porte bien. (…)
Je finis en t’embrassant mille et milles fois. Embrasse mes deux petites fillettes à ma place.
Celui qui ne t’oublit jamais un instant,
Joseph. »
La Moinie, le 20 novembre (1914)
« Mon Cher Joseph,
Je prend un petit instant pour causer avec toi. (…) Marie a reçut une lettre ce matin de Stanislas. Il est toujours Dans sa même tranchée à Zonnebeke mes en première ligne. Il si craint autent l’un que l’autre. S’est à qui commencera pas le 1er à déguerpir de leur tranchée. Il nous dit que out il se trouve l’artillerie ne bombarde pas. Espérons que cela continuera. Qu’il soit trenquile et toujour en bonne santé. (…) De ce temp là, voilà 3 jour que ca grêle et très dur et cette nuit est bien commencer à faire froid. Encore nous avons un grand vent du Nord qui est très dure et si seulement tous été là et vous, vous auriez un temps plus chaud.
Je te dirais mon cher Petit que Renée a attrapée le rhume et elle n’est point trop d’aplond ce soir mes j’espère que cela ne sera pas grand chose et elle est toudemême contente car le petit Feret lui fait une charette, cela la reconsole un peut. A part cela tout le monde est en bonne santé.
Allon mon cher Petit, je vais te quitter encore une fois et je t’embrasse du fond du coeur et je pense bien des fois dans toi de ce temps car il fait froid et si je t’avais seulement auprès de moi pour te réchaufer les pieds que biens souvent que tu ne dois point les avoirs bien chaud. Et bien moi, je réchauffe àpeuprès auprès de mes deux chères petites filles que j’embrasse tous les soirs à la place de mon cher Joseph que je songe temp et surtout le soir car moi me coucher si bien et si chaudement et toi te voir que sur un peud de pail et encore si tu en avait toujour de la bonne.
Allons, aurevoir mon cher ami et je te dis bonssoir et bonne santé et j’espère toujour que bientôt nous entendions dire que cette malheureuse guerre soit terminer.
Ta petite femme qui t’embrasse bien fort
Radegonde et ses deux petites filles qui se porte bien. »
Sainte Geneviève, le 27 N. 1914
« Ma chère petite femme,
Je suis heureux ce matin d’être à l’abris chez des bons gens auprès d’un poêle et me fait pas de mal. (…) Tu as droit à 50 sous par jour : parles donc de cela à Monsieur Grelier et en autre cas au sous préfet. Alors tu me rendras réponse de cela, les autres touche bien alors tu as aussi bien droit que les autres. (…)
Tu diras bonjour aux amis et tu n’oublieras pas toute la famille.
Embrasse Pères et Mère, Cousin, Cousines. J’ai été heureux d’avoir des réponses des amis. Je finis en embrassant toute la famille sans oublier Elise, les Ferrets, Auguste. Bonjour chez marie et ainsi qu’à Radegonde Deborde.
Ton mari qui ne t’oubliera jamais,
Joseph. »
Morville, le 20 D. 1914
« Ma chère Petite femme,
(…) Ce matin j’ai quitté le bois pour aller au bourg de Morville auprès des boches pendant trois jours. Là, nous sommes mieux que dans le bois car nous sommes dans des maisons qui sont vide car les habitants ont évacué le bourg depuis un mois. C’est triste de voir cela car toutes les maisons sont saccagées par les soldats. Vous n’êtes pas heureux, je le sait. Mais, ces gens sont encore plus à pleindre que vous car ils ont tout laissé. Il y a même encore des cochons qui sont dans les écuries à souffrir. Malgré que nous sommes pas loin des boches, nous sommes toute même tranquil. (…) Je suis toujour en bonne santé et pas bileux. Je finis en embrassant Père, mère, frère, soeures. Embrasse mes deux chérits à ma place et je ne oublier celle qui prend autant de peine pour moi.
Aurrevoir
Joseph. »
forêt de fok le 22 D. 1914
« Ma chère Petite femme,
J’ai quitté Morville ce matin à 4 heures pour retourner à la forêt de fok et nous y somme encore quelque jour. Alors ce matin après la petite jelée blanche la terre est tellement détrampée et mouillé que Dans les allées on y rentre jusqu’au cheville. Alors je me décide à te dire de m’acheter des galoches. (…)Il vaut mieux à lassés. Tu les fera ferrer à Charrit D’un bout en bout les semelles pour tiennes solidement et tu me les espédirat le plutôt possible de sorte que j’aille les pieds chaud car mes souliers prennent l’eau. Choisir qu’elle n’ait pas la tige trop basse pour pouvoir descendre mes guêtres dessus. (…) Je suis en bonne santé et tranquil sauf la garde et le dormi qui manque. Nous allons passer nos fêtes de Nöel dan la forêt. Ce sera de joli fêtes pour nous. Enfin espérons que Dans ces beau jours, que la petit Jésus Nous apporte la pais et la tranquilité et que vivement il nous ramène auprès de toi et de mes Deux chères fillettes sans oublier Père, mère et toute la famille.
Bonjour à Pères Elise Auguste. Je finis en t’embrassant de tout coeur. Donne un bon baisé à Néné et Marie Josèphe. Aurrevoir ma chère.
Celui qui ne t’oubliera jamais
Joseph. »
La forêt de Fok le 29 D. 1914
« Ma chère Petite femme,
Tu me dis que tu attends la messe de minuit. Moi aussi, je l’ait attendut. Au moment ou elle doit sonner, j’étais dehors de garde aulieu que ce soit les cloches que nous enttendions c’était le canon qui a grondé toute la nuit sans decesser surtout sur les minuit. J’y pensait beaucoup moi aussi dans cette jolie fêtes lais non, pas moyen, nous étions en avant-poste et la il faut se tenir au pénard, ce n’est pas le môment de quitter. Et le jour de Nöel, nous l’avons passé dans le même endroit et le lendemain nous avons quitté pour retourner à Atton et dimanche j’ai assisté à la messe à Atton. C’est là que l’ont peut voir des chants touchants. Quand l’on enttent les vois des soldats chanter à tutête ceci fait une impression et ce sont que Des cantiques de guerres. Nous sommes resté 3 jours à Atton et nous nous sommes fait vacciner. Cela nous a donné la fièvre de soir de… C’est une piqûre dans l’épaule pour défense de la tiphïde mes àprésent je ne sent plus rien. Je suis toujour en bonne santé et sommes tranquil. Aussi, nous enttendons souvent le canons mais c’est souvent artillerie contre artillerie. (…)
Embrasse toute la famille à ma place, Père, mère, frère, cousin, cousine. Embrasse mes Deux chères que je pense souvent. Bonjour à Ferret Auguste et Elise. Je finis en t’embrassant du fond du coeur et…. Te porter tous ce que mon coeur te dit et aurevoir.
Celui qui ne t’oubliera jamais,
Joseph. »
Jour de Noël, le 25 D. 1914
« Ma chère Petite femme,
J’ait été très heureux ce matin en recevant tout d’abord un jolie paquet qui était très bien rangé. (…) Je suis toujours dans les bois sous nos cabines couvertes de feuille. Le temp est un peu moins humide. Nous avons de la gelée et un peu de neige mais ce matin la neige est fondue.
Nous sommes toujours àpeuprès tranquil jusqu’ici pour l’infanterie mais nos canons Dorment jours et nuits. Nous comptons retourner à attont pour nous faire vacciner contre la tiphoïde demain. Je penses que notre messe de minuit a été sonnée que la vôtre car au môment de 10 h. ½ au lieu des cloches, c’était les canons et à branlle comme ont et notre jour de Nöel nous le passons à faire des tranchées. Mais enfin nous sommes pas malheureux car le petit jésus sous a tous apporté quelque chose. Alors, nous allons d’ici une demie heures lui faire honneur. La compagnie nous a donné à chacun une cigarette et quelques cigare et une orange. Je suis touour en bonne santé et nous comptons que le petit Jésus vat nous apporter la paix d’ici peu et que nous puissions rejoindre nos plus chère. Je vous souhaite une bonne santé à tous. Bonjour aux amis. Embrasse toute la famille pour le jour de l’an à ma place. Je finis en vous embrassant. Donne un baisé à mes Deux chéries sans oublier ma plus chère que je n’oublit jamais et que je voit qui ne m’oublit pas dans aucune chose. Dis bien des choses à Paul à ma place et je me sent heureux de le voir auprès de vous et je lui souhaite une bonne chance et que Dieu le garde auprès de vous et sans retourner au feu.Aurevoir, je vous embrasse tous. J’écrit sur ta boite en carton sur mon genou.
Joseph. »
Vendredi 5 M. 1915 (mars)
« (…) Marguerite me dis que Radegonde est désolé. Certainement que cette cher Petite serat désolé. Eux qui s’aimait tant. Taché de lui monter le morale car enfin vous femmes vous n’avez pas les atrocité de la guerre à souffrire. Je sais que c’est dure d’apprendre la mort d’un mari ou d’être disparut. Il faut s’armée de courage car voyez il n’y en a pas qu’une qui se trouve dans le même cas. Que ceux de vous qui ne sont pas affligé aide les camarade à côté qui sont afligé.
Bonjour aux amis. Embrasse toute la famille à ma place. Bonjour pour moi à Paul qu’il m’écrire. je vous embrasse mes trois chéries et je vous dis aurrevoir.
Joseph Alberteau à la compagnie mitrailleuse conducteur au 314 ème de ligne secteur postal 94″
Mardi 23 Mars 1915
« Ma Chère Radegonde
Deux mots Pour te donner de mes nouvelles car hier j’ai été a Millery et je n’ait pas eut le temp d’écrire. J’ai été heureux de ma promenade. J’ai revut des maisons que nous avont passé plusieurs fois et que nous étions heureux d’être abrité et de faire tous ce que tout ce que nous avions à laver. Et pour faire préparer à manger quelquefois que nous voulions nous soigner un peu. J’ai fait un bon voyage et par un beau temp. Nous avons en ce moment un temp sec avec des gelées assez fortes. (…) Peut-être qu’à l’arrivé de ma lettre il y aura du nouveau et pourvut qu’elle trouve une femme forte c’est ce que je demande à Dieu tous les jours.
Embrasse toute la famille à ma place.
Je finis en vous embrassant toute les trois et peut-être 4 aprésent. Aurrevoir à bientôt j’espère.
Joseph (à la compagnie de Mitrailleuse conducteur au 314 ème de ligne Secteur postal 94) »
Epilogue :
Joseph avait été mobilisé le 1er Aout 1914. Il est évacué malade le 16 septembre 1919 …
Finalement, le troisième enfant de Joseph et Radegonde fut bien un garçon, Gabriel. Il y eut ensuite Aimée, Andrée et enfin Jeanne …
… Difficile de trouver des mots après un tel témoignage. On entend parler de cette époque mais à travers ces échanges de courrier il y a la réalité, le quotidien, le vécu de ceux qui sont partis et de ceux qui restent… Quand en plus on sait que ces personnes sont des membres de la famille même éloignés, c’est poignant! Merci Nathalie…
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