» Plus que toute autre guerre moderne, 14-18 reste dans les mémoires (…) C’est la guerre de la ‘génération sacrifiée’, sacrifiée pour une cause qui, rétrospectivement, est devenue difficile à cerner. » (Sophie De Schaepdrijver).
Je ne pouvais pas faire ce blog sans évoquer en ces temps de Commémoration du centenaire de la 1ère Guerre Mondiale, mon grand oncle, Alexandre Auguste CHABOUTY.
Né le 19 aout 1894 à Clessé (79) au domicile de ses parents Jean Alexandre et Marie Louise TALBOT, il est l’ainé d’une fratrie de 4 enfants, dont ma grand mère. Son enfance, sa jeunesse se déroulent tranquillement dans la ferme familiale au lieu-dit « La Bertonnière » à Clessé.

Le 1er Aout 1914, les cloches de toutes les églises de France résonnent. C’est la Mobilisation Générale …Alexandre Auguste est incorporé le 8 septembre 1914 dans son régiment, le 77ème RI.
Le 24 décembre de la même année, il tombe malade et est transféré à l’hôpital militaire temporaire de Zuydcoote (59). Quelques recherches sur internet m’apprennent que dans cette région sévissent 3 épidémies fin 1914 :
- La fièvre typhoïde. (Le typhus fait des ravages, 20 à 100 malades arrivent chaque jour à l’hôpital.)
- La rougeole
- La scarlatine
Sur son dossier reçu du Service Médical des Armées, il est noté, sans surprise, « Fièvre typhoïde – Affection sévissant à l’état épidémique aux influences de laquelle il a été soumis par les obligations de son service. »
Alexandre Auguste décède le lendemain de son hospitalisation … le 25 Décembre 1914 à 20h … Il n’a que 20 ans .
Il est déclaré Mort Pour La France et est inhumé dans le cimetière de Clessé auprès de ses camarades tombés pendant ce conflit.

Cette petite commune des Deux-Sèvres a rénové les tombes de ses soldats Morts pour la France, et a créé un « carré » dans l’allée centrale du cimetière. Le hasard (ou pas) a voulu que la sépulture de Alexandre Auguste soit placée juste devant celle de ses parents.

« La Guerre est dure comme une tempête,
la guerre est farouche et meurtrière,
comme L’Océan, par les nuits d’équinoxe
où les vaisseaux perdus hurlent sur les écueils,
la guerre, soudain calme et dormante,
la guerre folle, sauvage et féroce,
la guerre est belle, dites, les gars,
la guerre est belle comme la mer ! …
La Tranchée est une vague pétrifiée,
une vague attentive et silencieuse,
bouillonnante et débordante de force. (…)
Et là-bas, les obus invisibles,
cataractants et foudroyants,
se heurtant aux blockhaus d’acier
âpres et durs comme des brisants,
fleurissent en gerbes soudaines,
en hauts bouquets sifflants et fumants,
comme si un fabuleux raz de marée
donnait du front sur la falaise.
Et par-dessus, le ronflement des trajectoires
comme le cri unanime de la mer. «
Albert-Paul Granier (1888-1917)
« Les coqs et les Vautours » – Ed. des Equateurs
Ouah… Quelle histoire, quel destin… C’est émouvant d’oser s’imaginer ce qu’a pu être le quotidien de tous ces hommes et de leur famille esseulée… D’autant plus quand on sait que finalement il s’agit d’un proche. Merci de nous apporter un peu d’Histoire à travers ton histoire
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